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Témoignage : En 1943, deux « évadés de France » pour échapper au STO

Le jeudi 26 septembre 2013, par Jacques Dupé

L’évasion

Les évasions vers l’Espagne commencèrent dès l’appel du 18 juin 1940, avec un pic en 1943 pour se terminer en juin 1944, au moment du débarquement en Normandie.

Au début il était difficile de trouver des passeurs, car les filières d’évasion n’étaient pas aussi bien préparées qu’en fin de ce mouvement. Rien qu’en 1943, on estime approximativement à 18 000 Français qui réussirent leur passage, et plus de 10 000 sont passés par le camp de concentration de Miranda. Environ 3000 ne parvinrent pas à franchir la frontière, soit qu’ils furent arrêtés et déportés, soit qu’ils moururent dans les neiges de nos montagnes. Au début, ceux qui avaient passé la frontière en 1940 ont été livrés aux Allemands par les franquistes. N’oublions pas que l’Espagne se relevait à peine d’une guerre civile abominable, particulièrement au Pays Basque. Et puis ce n’était pas si simple de s’évader de France. Il fallait tout quitter : sa famille, ses amis, son travail ou ses études, ses amours aussi. L’herbe n’était pourtant pas plus verte de l’autre côté de la frontière. Certains cachots franquistes pouvaient rivaliser avec leurs alliés nazis.

On sait maintenant que beaucoup d’« Évadés de France » ont souffert dans les geôles espagnoles et que tant ont enduré à Miranda.

Ce ne fut pas le cas de mon père, René Dupé, sans doute grâce à sa nature optimiste, mais aussi parce que le général Franco, voyant le vent tourner (les Américains entraient en guerre et les armées allemandes commencèrent à essuyer quelques défaites), « adoucit » le sort de ces échappés.

C’est le 15 mars 1943, alors qu’il reçoit une convocation en vue d’effectuer le STO (Service du Travail Obligatoire) en Allemagne, que mon père décide, avec un camarade, de s’évader par l’Espagne pour rejoindre le général de Gaulle.

Le 18 mars, c’est un passeur basque, Michel Écheveste, qui les accompagne, dès la tombée de la nuit, à pied, jusqu’à Bassurary. Le lendemain, en début d’après-midi, ils se dirigent vers Souraïde. Après un léger souper, c’est renforcé de quatre nouveaux évadés qu’ils repartent, toujours à pied, en direction de la frontière, Dancharria, qu’ils atteignent vers minuit. Ils atterrissent à la venta [1] Mikelen Borda, où ils seront accueillis par les carabiniers (gendarmes espagnols).

JPEG - 91.6 kio
Cestona/Zestoa

Après quelques péripéties, ils seront cantonnés à Cestona (Zestoa en basque) pendant deux mois tous frais payés par la Croix-Rouge internationale. Bien qu’étant en résidence surveillée, ce fût presque des vacances. Entre les conférences, proposées par les évadés, les parties de pelote basque entre évadés et les excursions des environs, il ne restait pas beaucoup de temps pour l’ennui et la rêverie.

Tout a une fin, et c’est le mercredi 26 mai que les gardes civils les accompagnent à la gare sans savoir où ils iront. À minuit et demi, aucun doute, c’est le camp de concentration de Miranda de Ebro.

Déposito de concentration de Miranda de Ebro [2]

Tous les matins, réveil dans un concert de hurlement et d’ordre. À 8 h 30, salut à la « Bandera » (Hymne espagnol « l’étendard »). Tandis que le drapeau rouge et or s’élève le long de la hampe, les voilà tous, les prisonniers aussi, au garde-à-vous, le bras droit tendu !

Après la cérémonie aux couleurs, c’est la distribution d’une chose brunâtre qui ressemble à du café, mais qui n’en a ni l’odeur ni le gout, assorti d’une boule de pain. Le seul morceau de pain de la journée.

Le camp [3], environ 400 par 300 mètres, est bordé d’un mur de pierre blanche de 1,5 mètre environ et de deux rangées de barbelés. Tous les 50 mètres, dans une guérite de pierre à calotte ronde, un soldat armé veille. Curieusement, ces soldats, anciens républicains, donc des « rouges », mais sont affectés au camp par mesure disciplinaire.

Il y a environ une trentaine de baraques et autant de nationalités. Les Français et les Belges sont les plus nombreux. Les plus inattendus sont les Chinois et Japonais. Il y a même quelques Allemands, des Canadiens, des Polonais et évidemment beaucoup de Basques.

Quasiment toutes les couches sociales sont représentées : médecins, voyous, ecclésiastiques, officiers, apatrides, brigadistes, ouvriers, fonctionnaires, etc., sans oublier « la belle Hollandaise », un évadé néerlandais, qui commerce de son « popotin » !

Il y a environ deux mille cinq cents prisonniers, logeant théoriquement deux par deux dans des « calles » superposées.

À midi et demi le « rancho » (soupe) est servi à la « perolle ». La perolle est une sorte de grosse gamelle d’environ un mètre de diamètre, haute de trente centimètres, munie de deux poignées permettant son transport par les prisonniers.

Quant à la soupe, elle est constituée d’un peu de pommes de terre (patatas), un peu de pois chiches (garbanzos) et de beaucoup, mais vraiment beaucoup d’eau (agua). C’est alors la course : les premiers servis raflent les légumes qui flottent, les autres se contentent de la flotte !

À 19 h 30, resalut à la « Bandera » et puis c’est la resoupe.
Si la journée est chaude, la nuit il fait très froid.
Toutes les nuits, ils sont dérangés par de petites bestioles que l’on nomme punaises : elles se laissent tomber depuis la charpente pour atterrir sur les couvertures. Un vrai supplice !

À cela, s’ajoute que toutes les heures ils sont réveillés par une série de brames, qui fait le tour du camp : « Alerta ! ». L’autre lui répond « Alerta ! ». Ce sont les gardes qui poussent ce cri, de poste en poste, pour se maintenir éveillés.

Et puis, il y a les latrines ! Ah ! C’est quelque chose : d’une puanteur pestilentielle, elles sont situées au fond du camp, à droite, dans un bâtiment fermé et muni d’une seule entrée. C’est un spectacle immonde. Il faut avoir envie. Tout est liquide, rien de consistant. Évidemment on fait où on peut et devant tout le monde. Beaucoup attrapent la dysenterie qu’ils baptisent la mirandite.

Le marché noir, et la débrouille font rage ! C’est ainsi que l’on trouve une enseigne « Thé de Biarritz » où attendent boissons et gâteaux. Non, il n’y a pas de salon de thé au camp ! Mais un gars de Bordeaux, pâtissier de son état, a aménagé dans sa calle un petit espace où il confectionne et vend thé et gâteaux. Au-dessus de la poutre du 1er étage est placée une enseigne façon Far West : « Thé de Biarritz ». S’il n’y a pas de tasses en porcelaine, le thé est servi dans des gobelets confectionnés par un métallier à partir de boites de conserve ! Incroyable, on trouve de tout... à condition d’avoir de l’argent bien sûr.

Après un mois de ce régime, ils sont enfin libérés le 25 juin 1943, grâce à la Croix-Rouge qui les échange contre un sac de farine (les Espagnols sont sur leur faim).

Ils embarquent à bort du Sidi_ Brahim à Sétubal (Portugal) le 28 juin 1943 pour Casablanca, sur les chaines de montage de véhicules militaires américains qui sont à la base du réarmement de l’armée française, future « 1re Armée Française ».

Pour ceux que cela intéresse, un livre sur les aventures de mon père paraitra en principe mi-avril 2014 sous le titre « Ma drôle de guerre » (Jacques Flament Éditons).

[1Épicerie espagnole (le « v » se prononce comme un « b »).

[2(Camp de concentration de Miranda sur l’Èbre)

[3Ce camp de concentration ouvert en 1937 et fermé en 1947 a été construit sous l’égide des ingénieurs allemands pour emprisonner les républicains, les brigadistes internationales, « les rouges » en sommes.

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63 Messages

  • mon papa jacques mingot a fait parti des évadés de france et il s’est fait prisonnier à saragosse par des carabiniers et je sais qu’il a été échangé contre de la farine aussi je serais ravis d’en savoir plus sur cette époque ...
    cardialement ,
    chritian mingot

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  • Embarquement à Sétubal juin 1943 14 mai 2023 19:57, par Sylab

    Bonjour Monsieur,
    Je suis en train de retracer le parcours d’un monsieur qui, comme votre père, était Evadé de France, a été interné à Miranda de Ebro puis a embarqué à Sétubal pour rejoindre les Forces Françaises Libres.
    J’ai une date, "27 juin 1943" et un nom de cargo "Djebel Aurès" mais d’un document à l’autre, les informations varient. Savez-vous comment/où je peux retrouver le détail de ce convoi et la date de son arrivée à Casablanca ?
    Un grand merci.

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  • Monsieur Dupé aurait il rencontré vers cette époque mon père Michel Hervé à Miranda ? Il était jeune Médecin et est parti lui aussi en Afrique du Nord pour combattre. Merci beaucoup pour votre éventuelle réponse… sa fille Martine Hervé

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  • Bonjour, je fais des recherches sur mon oncle, Jean Mérand, alias Jean Vheroeven (citoyen canadien !), puis Louis Morand dans la Résistance à Lyon, assassiné à Gardelegen le 13 avril 1945. Il est passé par les Pyrénées en juillet 41, mais comment ? et où ? et fut enfermé quelques temps à Miranda. Libéré sur demande des autorités belges en février 42 il put gagner le Portugal et s’envoler vers Londres. Je cherche des témoignages. Merci cordialement

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  • Mon père a été prisonnier au camp de Miranda et libéré le 21 septembre 1943 ; il a embarqué sur le bateau le LEPINE à Setubal pour Casablanca.
    Il ne parlait pas beaucoup de cette période mais il a écrit 2 carnets pendant sa détention et je les retape pour les relier et en faire don à ses petits enfants ;il était interné sous un faux nom canadien Jean Marie Piedfer mais je doute que quelqu’un se souvienne, il y a si longtemps..
    Enfin, n’oublions jamais leurs souffrances et leurs détresses

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  • Bonjour,

    Qui a connu mon Père GOYA Jean Pierre natif de MAULEON LICHARRE Évadé de FRANCE et prisonnier à MIRANDA.
    Mon adresse mail : spud6456[arobase]yahoo.fr
    Merci
    Pierre GOYA

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  • Bonjour,
    Mon oncle Guy Maze-Sencier (1924- 2007)était charentais à Saint-Claud (16450) et a eu la Croix de Guerre 1939. Ma mère m’a dit qu’il est parti en Espagne et qu’il a été emprisonné la bas. On ne sait pas ce qu’il a fait après, auriez vous des informations sur lui ?

    Répondre à ce message

  • En 1944-45 évadée de France par Dancharria (Dantxaria) 13 mars 2017 23:33, par Micheline Martine

    Bonjour
    ma maman Micheline MARTINE, originaire de St Jean de Luz, qui a 93 ans a fui le pays basque par Dantxaria ,en franchissant un ruisseau, un allemand l’a tenue en joue avec son fusil, elle a réussi à se sauver mais a été arrêtée par les espagnols. Aujourd’hui, elle perd beaucoup la mémoire , nous ne savons pas où elle a été emprisonnée avec d’autres femmes, elle nous parle d’ancien couvent où elle a attrapé la dysenterie amibienne. Elle a ensuite été dirigée à Madrid (je sais qu’elle y était en juillet 1944) avec la Croix ROuge puis à Casablanca avec le Sidi Brahim. Elle y a rencontré mon père mécanicien avion . Qui connait le nom de cette prison pour femme improvisée en Espagne ? merci !

    Répondre à ce message

  • Je prépare pour la 1re quinzaine de mai (avec la participation de l’Association "Mémoires des 2 guerres) une exposition sur la 2è guerre mondiale et, notamment, l’évasion en Espagne de plusieurs marciacai : (MARCIAC, 32230, dans le Gers, lieu de l’exposition).

    Acceptez-vous de me donner l’autorisation de présenter -sous forme de textes affichés- des passages de votre témoignage particulièrement évocateurs de cette sinistre période ?
    Maurice Serres Tél 06 86 99 00 01

    Répondre à ce message

  • Mon père évadé en 1941, à Miranda jusqu’en 42 24 février 2017 17:20, par MIR Marie-Claire

    Bonjour
    Je cherche des témoignages d’internés à Miranda jusqu’en juin 42, pour savoir comment ils sont été libérés et acheminés vers casablanca, comment ensuite ils ont pu s’engager dans la Marine. Mon père François MIR était à Miranda en 41-42.
    Merci pour toute information !!!

    Répondre à ce message

  • Bonjour je suis professeur d’histoire et je fais un petit article pour la revue l’Algérianiste sur les évadés de France. j’aimerais utiliser le dessin illustrant les baraquements de Miranda. m’y autorisez vous. Cordialement. F.Harymbat

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  • Témoignage : En 1943, deux « évadés de France » pour échapper au STO 8 février 2016 11:12, par HOMON Marie Christine

    Bonjour,
    J’ai retrouvé le livre de votre père dans les affaires de mon père suite à son décès le 30 décembre.
    A son tour, il avait tout raconté, mais sans y mettre des ressentis ni les scènes sanglantes de l’Italie...Il trouvait que bien assez l’avaient fait.
    Nous avons auto publié son récit d’évadé de France par Larrau, puis sa route dans la Ire DFL dont l’Italie

    Ceci se trouve sur lulu.com

    Ulysse Brillaud Mon odyssée pour servir.

    Il est au prix coûtant, format A4, 60 pages papier glacé

    Bonne journée...et si vous êtes intéressés allez dans ce beau village basque de Larrau, c’est riche d’émotion quand on sait.

    M.Christine sa fille

    Répondre à ce message

  • Bonjour à toutes et tous !

    Tout d’abord, merci de vous être intéressés à l’article.

    @ Annie Duzan Ramonet
    J’avoue avoir beaucoup de chance, car à 95 ans mon père est toujours de ce monde. Il lui arrive parfois de me parler de Miranda, mais il a tellement d’autres souvenirs, que c’est un puits sans fond d’inépuisables histoires.
    Vous pourrez vous procurer mon livre à l’adresse suivante : http://www.jacquesflamenteditions.com/jacques-dupe/
    @ Martin Christian
    À lire divers témoignages sur le camp de Miranda, je pense que ce fut une période difficile à traverser pour nos jeunes volontaires. Cependant, connaissant le caractère de mon père, toujours très optimiste, il a vécu son incarcération d’une façon toute fataliste en pensant « demain ça ira mieux ! ».
    @ René Goya
    Il existe un site http://bpsgm.fr sur « les Basses-Pyrénées dans la Seconde Guerre mondiale ». Peut-être que vous y trouverez ce que vous cherchez ?
    @ Jean-Christophe Allaire
    Merci pour ce témoignage
    @ William Boulay
    En effet le passage de la frontière Dancharia s’est échelonné sur plusieurs jours. Quant aux autres dates, ce n’est pas difficile, car mon père renseignait tous les jours son petit carnet à spirales.
    Visiblement, ils se sont connus, ils se sont parlé, c’est extraordinaire. Je dirai même que c’est émouvant ! Hélas, mon père ne se souvient plus des gens qui l’entouraient.
    Je n’ai pas pris contact avec M. Écheveste. En revanche, mon père s’est rendu il y a quelques années à la fameuse venta.
    @ Fitamen
    Mon père ne se souvient pas de l’immaginario, mais il se souvent toujours de la puanteur des latrines, situées au fond du camp à droite.

    Répondre à ce message

  • Bonjour,
    je suis le web master du site www.francaislibres.fr dont l’objet est l’histoire d’un évadé de France en 1941 qui cherche à rejoindre Londres.Il est passé par Miranda, mais sur cette période je manque d’éléments.Dans ses notes il parle d’un poste donné à un prisonnier le soir pour gèrer les sorties pour les latrines, la personne était nommée "immaginario" avez vous des informations à ce sujet

    dans l’attente de vous lire

    cordialement
    jp fitamen

    Répondre à ce message

  • Bonjour,
    J’ai appris sur le tard (trop tard sans doute) que j’étais petit-fils d’un évadé de France. En effet mon grand-père, René Michelat est parti de son village d’Héricourt dans la Haute-Saône pour rejoindre Bordeaux puis Bayonne et visiblement emprunté exactement le même passage de frontière que votre père : Saint-Pée-sur-Nivelle > Souraïde > Danxarinea (Urdax).

    Je suis un amoureux du Pays Basque ou je me rends depuis tout petit et j’ai par la suite constaté que j’avais marché sur les traces de mon grand-père, que je m’étais baladé dans les mêmes coins que lui, sans le savoir.
    En recoupant les dates et en établissant une chronologie puis en faisant quelques recherches je me suis rendu compte que mon grand-père avait fait exactement le même trajet que votre père. Hormis une différence dans les dates du passage de la frontière (05/06 mars 1943 pour mon grand-père soit une semaine avant), la date d’arrivée et de départ de Zestoa, celles de Miranda et la date d’embarquement sur le Sidi-Brahim à Setubal sont exactement les mêmes.

    Comme quoi le monde est petit. Je m’en vais de ce pas me procurer le livre que vous avez écrit sur votre père afin de recouper les informations.

    Encore merci à vous,

    PS : Avez-vous pu rentrer en contact avec le passeur Mr Echeveste, avez-vous plus d’informations à son propos ainsi que celui sur la venta de Mikelen Borda ?

    Cordialement,

    William Boulau

    Répondre à ce message

  • Témoignage : Mon père fut incarcéré a Miranda del Ebro 12 juin 2015 06:16, par Jean-Christophe Allaire

    Bonsoir,
    Mon père, Albert Allaire, décédé en 1966, élève aviateur dans l’Armée de l’Air en 1939, fut incarcéré au camp de Miranda del Ebro en tentant de rejoindre la France Libre. Echange, comme tant d’autres contre du blé de l’aide américaine, il parvint a rejoindre l’Angleterre via le Portugal puis dans un convoi maritime ayant fait un long détour par Terre-Neuve. Re-engage dans la Royal Air Force, navigateur-bombardier sur Halifax, il fit la rencontre d’une jeune WRAF, Joan Allaire, ma mère, qui décéda le 3 Janvier dernier. Mes soeurs,frères et moi avons été élevés dans une ambiance Franco-Anglaise toute empreinte du souvenir du General de Gaulle, de Churchill et de la Royal Air Force.
    New York, le 12 Juin 2015

    Répondre à ce message

  • Qui a connu mon Père Jean Pierre GOYA Natif de MAULEON LICHARRE (64130) qui a été interné à MIRANDA puis Marin à l’Emile BERTIN ?
    MERCI

    Répondre à ce message

  • merci pour ce temoignage.Mon père MARTIN PIERRE a suivi le même parcours .Evades de France en aout 1943, il a aussi été fait prisonnier et incarcéré à la prison de MIRANDA d’aout 1943 à novembre 1943.Il s’est ensuite engagé dans la 2e DB .Il ne nous a pas beaucoup parlé de son incarcération à MIRANDA en nous indiquant simplement que c’était "dur" .Les témoignages que je peux consulter sur internet nous montrent que cela était beaucoup plus "dur" que l’on pouvait s’imaginer.

    Répondre à ce message

  • Je suis actuellement étudiant en doctorat d’histoire contemporaine à l’Université de Pau Pays de l’Adour. Mon travail de thèse se situe dans le contexte de l’étude du Service du Travail Obligatoire (STO) dans les Basses-Pyrénées et les Landes pendant la Seconde Guerre mondiale. Je recense notamment les requis au STO "Evadés de France" sur la période 1943-1944. Des témoins, des observateurs et surtout des acteurs de cette période sont encore vivants. Parce que ces hommes sont les derniers, parce que leur grand âge permet à leur parole d’être libre, parce qu’ils peuvent encore faire vivre leurs souvenirs et charger d’émotion les lieux et les objets de souffrance, de haine, d’indifférence ou de compassion, l’histoire douloureuse et souvent méconnue du STO dans les Basses-Pyrénées et les Landes n’est peut-être pas derrière nous.
    Je fais appel à votre aide afin de valoriser ce travail d’étude et de recherche. Par avance je vous remercie.

    Alain Dubois
    Le Saint-John - D24
    61 r Lacaou
    64140 BILLERE

    e-mail : alain.dubois114 chez wanadoo.fr

    Répondre à ce message

  • Mon mari décédé il y a 6 mois, était un évadé de France . Palois de 18 ans. Il a franchi la frontière a Dancharia mi octobre 1943, pour etre interne à Miranda de Ebro avant de partir pour l’AFN et le débarquement en Provence avec la 1re du maréchal de Lattre de Tassigy.
    je veux refaire son parcours et je cherche des éléments ou des hommes qui ont peut être croise sa route. Comme beaucoup, c’est au crépuscule de sa vie, qu’il a consenti à lacher quelques bribes sur son aventure. Sa disparition laisse un grand vide. Je m’accroche à cette période de sa vie,pour la fierté de la famille et la mémoire locale.
    Par ailleurs, comment puis-je acheter votre livre ?
    si vous pouvez me guider : SVP MERCI

    Répondre à ce message

  • Bonjour,
    mon mari a passé la frontière de Dancharia en octobre 1943 pour être orienté sur le camp de miranda de ebro
    il vient de décéder. Je veux rendre hommage à son histoire et la transmettre.
    Où puis je obtenir l’enregistement de son nom dans ce camp ?
    échangé ensuite contre un sac de blé, il partit en afrique du nord pour débarquer en provence.
    je viens seulement de découvrir le réveil des survivants où les informations, identiques, se recoupent sur ce sujet. MERCI

    Répondre à ce message

    • Bonjour,

      Je suis actuellement étudiant en 2e année de doctorat à l’Université de Pau Pays de l’Adour. Mon projet doctoral porte sur les "Evadés de France".
      Vous seriez très aimable de me communiquer des informations sur la situation de mari : nom, prénom, année de naissance, commune de domicile à l’époque, les conditions de son évasion. Par ailleurs, cette évasion répond-t-elle à un ordre de réquisition au titre du travail forcé ou obligatoire (Relève, STO) ?
      Je vous remercie.
      Cordialement,
      Alain D.

      Répondre à ce message

  • Témoignage : En 1943, deux « évadés de France » pour échapper au STO 13 août 2014 22:06, par Marie-Hélène Touyaret

    Bonjour,
    Je vous remercie pour votre témoignage. Je vais essayer de trouver votre livre.
    Mon père était aussi un Evadé de France et je n’ai jamais pris le temps de le questionner sur ce sujet. je sais cependant qu’il a été emprisonné à Cestona puis à Miranda. Il est passé par l’Afrique du Nord, puis a débarqué en Provence et est remonté vers l’Alsace.
    Nous avons fait ensemble un voyage en Alsace et on a cherché désespérément les chemins de halage où il était passé avec son GMC qui s’appelait Nénette ou Rintintin.
    Voilà comme il a toujours eu la pudeur de ne nous raconter que les épisodes "amusants" de son aventure je cherche aujourd’hui à en savoir un peu plus sur ces jeunes qui ont fait preuve d’un grand courage.

    Répondre à ce message

  • Bonjour,

    Suite à mon précédent commentaire et dans le cadre de mon blog généalogique, je viens de mettre en ligne quelques documents qui peuvent peut-être vous intéresser : http://genealogie.laviolle.info/doku.php?id=blog:geneatheme_-_evade_de_france_par_l_espagne

    Répondre à ce message

  • Mon père s’est évadé de France par l’espagne le 14 janv 1943. Prison à Gerone. Puis camp de miranda de ebro. Libere en oct 1943, acheminé à Casablanca. Debarquement de Provence. Libération de Colmar. Dcd en 2003 à 87 ans. Je suis en contact avec M. Montagné. Cet épisode de la 2e GM injustement méconnu doit être rappelé. Merci .cordialement.

    Répondre à ce message

  • Bonjour
    Je vous ai transmis hier photos de Miranda ( le derniere est une erreur), ainsi que site et mail.
    J’espère que vous le recevrez, que je ne mesuis pas trompé d’adresse.
    Cordialement
    U.Brillaud

    Répondre à ce message

  • Bonjour,

    Merci pour ce témoignage.

    Mon grand-père est aussi un Evadé de France, passé en Espagne le 18 juillet 1943.

    Il s’est ensuite engagé dans la Marine à Casablanca puis a été affecté à bord du Duguay Trouin qui participa au débarquement de Provence.

    J’ai collecté quelques liens intéressants sur mon annuaire perso mais ouvert : http://genealogie.laviolle.info/annuaire/?searchtags=evades_de_france

    A priori, les évadés de France pouvaient demander l’attribution de la médaille des évadés. Je suis preneur d’informations sur les décorés.

    Yves

    Répondre à ce message

    • Bonjour,

      Je suis actuellement étudiant en 2e année de doctorat à l’Université de Pau Pays de l’Adour. Mon projet doctoral porte sur les "Evadés de France".
      Vous seriez très aimable de me communiquer des informations sur la situation de votre grand-père : nom, prénom, année de naissance, commune de domicile à l’époque, les conditions de son évasion. Par ailleurs, cette évasion répond-t-elle à un ordre de réquisition au titre du travail forcé ou obligatoire (Relève, STO) ?
      Je vous remercie.
      Cordialement,
      Alain D.

      Répondre à ce message

      • Bonjour Monsieur,

        j’ai pris connaissance de votre message concernant votre projet de doctorat sur les évadés de France. Il se trouve que je fais des recherches sur un évadé de France qui a fui la police française et la Gestapo depuis Montpellier pour franchir les Pyrénées par le col du Pourtalet courant septembre - octobre 1943 depuis Eaux-Bonnes. Après avoir séjourné à Jaca en Espagne et ensuite à Carcel Modelo il a pu rejoindre Casablanca.
        Est-ce que vos recherches vous ont amené à vous intéresser aux passeurs en particulier depuis Pau ? je recherche le nom de la personne qui à accompagné cet évadé - un instituteur, qui a par la suite été arrêté et fusillé.

        En vous remerciant par avance de votre intérêt.

        Bouquet Christian

        Répondre à ce message

  • moiBonjour,
    J’aurai 93 ans dans quelques jours, et je suis d’Oloron Ste Marie.. Moi aussi, je suis passé par Larrau pour rejoindre les FFL , le 13 mars 1943.
    J’étais à la prison de Figuérido...puis, moi aussi je suis parti avec le Sidi Brahim...puis ce fut les campagnes....avant de débarquer en Provence le 15 août 1944...Je faisais partie de la 1re DFL.
    Ma fille écrit pour moi tout ce parcours de la guerre que nous avons vécu et qui est mal connu.
    Très bien à vous de témoigner

    Répondre à ce message

  • mon père,alors âgé de 19 ans,a passé la frontière en juillet 1940.Il souhaitait rejoindre Londres.Arreté par la Guardia Civil,il a été transféré au camp de Miranda où il a beaucoup souffert des conditions de détention.A l’époque la Croix Rouge n’intervenait pas.En juin 1941,il a été expulsé vers la France où le régime de Vichy l’a fait incarcérer à la prison de Perpignan.

    Répondre à ce message

  • Il y a une petite erreur dans le texte, le débarquement en Normandie a bien eu lieu en juin mais pas 1943 mais 1944 !

    Répondre à ce message

  • Bonjour,
    J’ai lu votre article avec beaucoup d’intérêt puisque mon père compte également au nombre des "Evadés de France" : arrêté le 16 juillet 1943, il est interné successivement au camp de Jaca, Miranda et Uberuaga dont il est libéré le 30 novembre 1943.Lui aussi gagne Casablanca à bord du Sidi-Brahim. Affecté au 1er groupe des Commandos de France, il participera à la libération de l’Alsace.
    Cordialement.

    Répondre à ce message

    • Bonjour,

      Je suis actuellement étudiant en 2e année de doctorat à l’Université de Pau Pays de l’Adour. Mon projet doctoral porte sur les "Evadés de France".
      Vous seriez très aimable de me communiquer des informations sur la situation de votre père : nom, prénom, année de naissance, commune de domicile à l’époque, les conditions de son évasion. Par ailleurs, cette évasion répond-t-elle à un ordre de réquisition au titre du travail forcé ou obligatoire (Relève, STO) ?
      Je vous remercie.
      Cordialement,
      Alain D.

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      • Bonsoir,

        S.V.P. qui a connu mon Père Jean Pierre GOYA de MAULEON SOULE ?
        MERCI

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      • Bonjour, je découvre votre forum.
        J’ai mis en ligne le témoignage de mon oncle, évadé de France en juillet 43 par l’Espagne, puis combattant au 1° Régiment de Chasseurs Parachutistes , qui a combattu durement pour libérer les Vosges et l’Alsace :
        https://philipperaichlen.wordpress.com

        J’ai pu entrer en contact avec les trois hollandais, avec qui il a traversé, et avec son cousin. Je suis à la recherche des deux autres, Emile ESCANDE et Robert BOURCART
        je suis à votre disposition pour de plus amples détails

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      • Mon père, André GUGENHEIM, israélite comme on disait à l’époque, a été réquisitionné le 20 juillet 1943 par l’organisation Todt pour aller travailler aux établissements Pellerin-Lambert à Dun sur Auron (Cher). A la réception de cette convocation, il a quitté Bessais le Fromental où il était aide-régisseur au chaâteau des Barres, pour Brive où il a rejoins des amis luxembourgeois dont le résistant connu sous le nom de abbé Michel.
        Puis il a rejoint Perpignan où l’abbé Michel lui a obtenu de faux papiers et le 5 octobre 1943 il a pris le train pour la Tour de Carol où le curé l’a emmené chez le contrebandier-passeur qui l’a emmené en Espagne le 6. Mon père a été rapidement arrêté sur la route de Puiqcerda (6-9/10), puis a été emprisonné à Figueras du 10 octobre au 12 novembre, à Barcelone du 12 au 16 novembre, au camp de Miranda du 17 novembre au 24 décembre. Et il est arrivé à Casablanca le 31 décembre.
        Il a rejoint la France et la direction régionale 2 Front Sud, en avion, le 26 aôut 1944.
        Mon père avait constitué tout un dossier que j’ai retrouvé après les décès de mes parents et dont je peux vous envoyer des photocopies. Personnellement, j’aimerai connaître, si possible, le nom de la personne qui l’a fait passer en Espagne, l’endroit où il a passé la frontière et avoir quelques détails sur ce résistant nommé abbé Michel que les services luxembourgeois ne semblent pas connaître. Peut-être pourriez-vous m’aider ? Cordialement à vous.
        Anne Wolff

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      • Bonjour,
        Désolée de vous écrire aussi tard mais je ne prends connaissance qu’aujourd’hui de votre demande.
        Mon père s’appelait Jean DURAND, né le 18/07/1920 à Bourgueil (Indre-et-Loire) d’où il est parti pour l’Espagne. Il est parti pour échapper au STO.
        Il passe la frontière espagnole le 14/07/1943, est aussitôt arrêté et incarcéré à la prison de Jaca du 16 au 30 juillet. Puis, c’est le camp de Miranda du 01/08/1943 au 18/09/1943. Enfin du 18/09/1943 au 18/11/1943, le camp d’Urberruaya.
        Le 19 novembre 1943,il fait partie d’un convoi de la Croix Rouge qui l’achemine vers Malaga où il embarque à bord du Sidi Brahim le 29 novembre à destination de Casablanca.
        Pour toute cette période, j’ai rédigé un texte avec tous les documents en ma possession : si cela vous intéresse, je suis prête à vous le faire parvenir.

        Je suis en train de rédiger la deuxième partie de son périple : Alger, puis le 1er groupe des Commandos de France où il est affecté le 06 juin 44, la formation à Staoueli.
        Le 9 octobre, embarquement à destination de Toulon.
        Puis le périple de la libération de l’Alsace (Haut-du-Tôt, Essert, Belfort, Masevaux ...) pendant l’hiver 44-45, le franchissement du Rhin et l’avancée jusqu’au Danube jusqu’à sa démobilisation le 29/11/45.
        Il est décoré de la Croix de guerre Etoile de bronze et de la Médaille des Evadés.

        En espérant que ces renseignements n’arriveront pas trop tard, je reste à votre disposition.
        Cordialement,
        Marie-Paule DURAND

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        • Bonjour Marie-Paule,

          Votre témoignage peut intéresser d’autres personnes. Votre père ayant fait partie des Commandos de France et d’après le livre de Maja Destrem du Détachement Spécial.

          Sur le forum du Bataillon de choc, nous sommes toujours heureus d’accueillir les personnes susceptibles d’apporter un témoignage ou au contraire à la recherche d’information sur leur parent ayant fait partie d’un des bataillons de choc (les commandos de france formant le 3e bataillon).

          L’adresse du forum est celle-ci : http://1erbataillondechoc.forumactif.com/

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    • votre père aurait il connu mon mari qui a rejoint le 1er régiment de Lattre de T. aux commandes d’un sherman, il a débarqué en août 44 sur Fréjus, après un séjour à Miranda sur octobre et novembre 1943 ?
      merci

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  • A-t-on le témoignage de personnes qui ont mené une double évasion, la seconde étant celle vers l’Espagne, précédée de celle de l’Alsace annexée vers la France occupée ?

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  • Bonjour si la suite (militaire) vous intéresse, sachez qu’il y a un collectif s’intéressant au devenir militaire de la plupart de ces évadés de France : le bataillon de choc et les commandos de France pour ne citer qu’eux (mais il y en a eu d’autres).

    http://www.1erbataillondechoc.com/

    On y trouve pas mal d’informations, sur ces unités mais aussi un peu de bibliographie sur les évadés de France.

    J’attends la parution de votre ouvrage avec impatience (mon grand-père faisait partie des "festivités de Miranda")

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    • Merci pour votre passage.

      Mon père n’a pas fait de carrière militaire, même si nous avons vécu dans « les colonies ».
      En quelle année votre grand-père s’est-il évadé, et par où est-il passé ?

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      • Bonjour, plus de 6 mois après, je daigne enfin vous répondre (votre récent article y est pour quelque chose).

        Il a passé la frontière précisément le 7 aout 1943, par le col de la Nuria, aidé par Evelyne Peyronel de Font Romeu.

        Il a été incarcéré à Barcelone puis à Miranda avant d’être envoyé en Afrique du Nord le 30 novembre 1943 à bord du navire "Gouverneur Général Lépine" et à été intégré au Service du Matériel à Bordj Menaïel en Algérie puis aux Commandos de France le 19 avril 1944.

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