Le 22 février 1848, Paris se soulève contre le roi Louis Philippe. La Deuxième République est proclamée ; Alphonse de Lamartine impose le drapeau tricolore.
Des Ateliers Nationaux destinés à procurer du travail aux chomeurs parisiens sont créés puis fermés rapidement par l’assemblée conservatrice.
Fin Juin une nouvelle insurrection est réprimée dans le sang.
Pour se débarasser des fauteurs de troubles on leur propose de créer des colonies agricoles en Algérie.
Un décret du 20 septembre 1848 stipule que les colons devaient partir le plus vite possible.
Arrivés en Algérie, la déception est grande : ni bananiers, ni orangers, ni champs de blé : la terre est couverte de ronce, l’armée les accueille souvent l’arme au bras, comme des émeutiers. Les maisons prévues sont à construire, l’eau manque, le climat est malsain.
Michèle Perret nous invite à embarquer avec eux dans ce passionnant roman qui raconte l’histoire de ce premier des dix-sept convois, en octobre 1848.
L’auteur : Michèle Perret, née en Algérie, agrégée de lettres modernes et professeur honoraire des Universités, médiéviste, linguiste et romancière, est spécialiste de l’histoire de la langue française. Dans ses écrits littéraires, elle s’intéresse surtout au Maghreb colonial et post colonial. Son dernier livre "Les arbres ne nous oublient pas" a été primé, en 2016, par le jury de LADELF - Méditerranée.
Un avis : Voici un passionnant roman historique, très bien documenté, sur un épisode de l’Histoire rarement évoqué sous la forme littéraire. Nous sommes en octobre 1848, au lendemain d’une énième fièvre révolutionnaire. La Deuxième République, à peine proclamée, décide de se débarrasser des fauteurs de troubles et d’exporter ses miséreux outremer afin de peupler l’Algérie de colons. Au fil du récit, nous suivons toutes les péripéties de ce premier convoi d’émigrés : les épreuves d’un voyage éprouvant sur les canaux, le Rhône et la Méditerranée, l’installation sur une terre inconnue et inhospitalière... et les premières déconvenues. En lisant ce beau roman historique, on pense immanquablement au récit de Norbert Truquin, Les Mémoires d’un prolétaire, lui aussi expatrié dans l’Algérie coloniale. A noter le rôle, le dévouement et la part prépondérante des femmes, les colonnes, superbement mis en scène par Michèle Perret. A lire absolument !