Nous avons le Lycée du Parc, établi aux portes du Parc de la Tête d’Or, et le Lycée Ampère, fondé en 1519 qui prend, en 1888, le nom d’André Marie Ampère, savant et philosophe qui y enseigna...
Dans le quartier de la Guillotière, les écoles publiques portent le nom de célèbres personnalités françaises : Collège Clemenceau (surnommé « le Tigre » et « le Père la Victoire » né en 1841 mort en 1929), Ecole Jean Macé (ardent défenseur de l’enseignement laïque né en 1815 mort en 1894).
Il y a des écoles qui portent le nom des rues sur lesquelles elles sont établies : Jean Marie Chavant, Docteur Crestin
[1] (un ancien conseiller municipal et un ancien maire de la Guillotière)... ou qui évoquent des personnages moins connus du grand public : Gilbert Dru, (responsable de la Jeunesse étudiante chrétienne, Résistant de 24 ans fusillé par les Allemands le 27 juillet 1944, place Bellecour).
Sans oublier la litanie des noms des écoles privées de l’arrondissement : Collège Saint Louis (un autre de nos Grands Rois), Ecoles maternelles Saint André, Saint Joseph, Saint Michel.
Et puis, entre la rue du Béguin (du nom d’un ancien couvent, un béguinage, établi ici) et la Grande Rue de la Guillotière, se dresse l’école Jean Pierre Veyet. Des générations d’enfants de la Guill’ y ont fait leurs premières classes, probablement sans trop savoir (et leurs maîtres non plus peut être) pourquoi et depuis quand leur établissement scolaire portait ce nom.
Mais qui était Jean Pierre Veyet ?
« L’an mille huit cents cinquante trois et le vingte huit octobre à dix heures du matin pardevant nous Mermet Jean Pierre Maire et officier de l’état civil de la Commune de Bizonnes a comparut devant nous Sieur Pierre Veyet ouvrier en soie demeurant à Lyon âgé de vingte six ans.
Lequel nous a déclaré et présenté un enfant du sexe masculin, né de lui déclarant, en la maison de Charles Contamin son beau frère domicillié et habitant à Bizonnes, et de Madelaine Contamin âgée de trente un ans son épouse légitime demeurant avec lui.
Lequel enfant est né hier sur les dix heures du soir, auquel il a déclaré vouloir lui donner les prénoms de Jean Pierre.
Les dittes déclarations et présentations ont été faites en présence de Charles Contamin maçon âgé de trante ans et Jean Paul Perrot cultivateur âgé de trante ans, tous deux domicillié et habitant à Bizonnes, témoins appelés par le déclarant, qui ayant avec nous maire signé le présent acte, non le déclarant pour ne le savoir faire, le tout après lecture faite » Suivent les signatures
Jean Pierre Veyet est donc né au soir du 27 octobre 1853 à Bizonnes, en Isère, non loin de La Tour du Pin.
Ses parents, Pierre Veyet, né le 31 août 1828 à Châbons (Isère)
[2] et Madelaine Contamin, née le 16 novembre 1822 à Saint Georges d’Espéranche (Isère), sont lyonnais d’adoption. [3]
Peut être est ce pour des raisons médicales que la jeune mère a accouché chez son frère Charles, maçon au village d’origine des Contamin ?
A l’Ecole Normale d’instituteurs
Après ses études primaires, Jean Pierre Veyet se tourne vers l’enseignement. A vingt ans, il entre à l’Ecole Normale d’instituteurs de Villefranche sur Saône. Il y sera « élève maître » pendant trois ans.
Cette école, ouverte depuis le 29 juin 1861, fonctionne de 1861 à 1885. Elle est transférée en 1885 à Lyon, dans les nouveaux bâtiments construits sur le plateau de la Croix Rousse inaugurés le 5 octobre.
L’ancienne Ecole Normale de Villefranche deviendra en 1889 le Collège Claude Bernard puis en 1962 l’actuel Lycée Jean Moulin.
« A l’Ecole Normale de Villefranche, pour se préparer à passer ce « Brevet « simple » ou « complet », les Normaliens effectuaient trois années d’études, à raison de 32 heures par semaine...Les matières prévues, avec une progression, étaient nombreuses : écriture, lecture, langue française, calcul, système métrique, géométrie, arpentage, dessin... histoire et géographie, chant et orgue, notions de physique, chimie, histoire naturelle, agriculture et horticulture, instructions sur l’industrie.
En troisième année apparaissaient hygiène, état-civil et administration communale (2 heures) pédagogie (1 heure !) : on ne séparait donc pas formation générale et formation professionnelle.
Pendant les trois années, il y avait deux heures hebdomadaires d’instruction religieuse.
L’Ecole Normale ressemblait beaucoup à un séminaire. Le règlement intérieur organisait une vie ordonnée et disciplinée : nombre et nature des repas, rythmes de la vie quotidienne et annuelle (« les journées commencent et finissent par une prière commune »... « les élèves maîtres sont chargés du service de propreté dans l’intérieur de l’école ») liste des punitions (retenue, réprimande, exclusion)... » [4]
Après sa réussite le 31 août 1876 au « Brevet de Capacité », examen nécessaire pour enseigner, il est nommé instituteur adjoint à l’école de Lyon Montplaisir le 1er octobre. Il n’y reste qu’un an, nommé le 20 octobre 1877 à l’école de la rue Mazenod.
Il occupe ce poste jusqu’au 1er novembre 1879, date à laquelle il est nommé, à vingt six ans, Directeur de l’école de la Grande Rue de la Guillotière.
Déjà est en projet pour ce quartier ouvrier un grand bâtiment scolaire, avec maternelle, école de garçons et école de filles.
Construction du nouveau groupe scolaire
[5]
Ce groupe scolaire est construit sous le mandat du Maire de Lyon Antoine Gailleton ; sur une parcelle longue et étroite, entre la rue du Béguin et la rue de la Guillotière.
Elle est « coincée », du côté de la rue Rachais, par la Compagnie des Moules Norton et la Société Descours et Cabaud. De l’autre côté, les établissement Margnat et Gauthier la longent.
La ville en confie l’étude à l’architecte André Bellemain (1852-1904). Son premier dossier de plans et de devis est soumis aux administrations en 1880. Le préfet autorise la construction et le financement public en novembre 1881 et le conseil municipal de Lyon entérine le projet en mai 1882, tout en discutant des solutions liées à l’exiguïté du terrain. [6]
- Plan du groupe scolaire
Sur le plan d’ensemble du rez-de-chaussée, un dessin à l’encre de Chine sur calque fin, on remarque le dispositif des galeries clôturées qui longent les cours pour permettre aux élèves de chaque sexe de rejoindre leur propre école sans risquer de voir ou rencontrer les autres : morale oblige !
- Plan de la maternelle
En août 1883, est lancé un appel d’offres pour le chauffage. Les entrepreneurs se procurent la copie des plans d’exécution de l’architecte. On voit ci dessus un tirage des plans de la maternelle à grande échelle, réalisé à partir d’un dessin sur calque.
- Plan du chauffage
On voit ci-dessus le calorifère central produisant de l’air chaud distribué dans des gaines jusqu’aux locaux. Ce système sera par la suite dénoncé pour son manque d’hygiène - l’air transportant les miasmes tant redoutés.
Directeur d’école à la Guillotière
[7]
Jean Pierre Veyet prépare et obtient le 16 octobre 1882 son « Certificat d’Aptitude pédagogique ». Crée en 1881, ce diplôme, complémentaire au Brevet, est destiné à constater l’aptitude des instituteurs ou des institutrices à la direction des écoles publiques. Les candidats à ce certificat doivent avoir vingt et un ans révolus et justifier de deux ans d’exercice au moins dans l’enseignement public.
Il n’y a que 10 élèves à l’école primaire à la date de sa nomination comme directeur ! En 1885, il y aura 189 inscrits.
Tragique épisode de la vie scolaire d’alors : Jean Pierre Veyet écrit le 16 décembre 1889 à l’inspection académique :
« ...Un élève de l’école est décédé hier matin des suites d’un accident. Jeudi passé, en glissant devant la demeure de ses parents avec quelques camarades de son âge, il est tombé si malheureusement qu’il est resté alité deux jours et a expiré hier.
Les obsèques ont lieu aujourd’hui à trois heures. Conformément à l’habitude de l’école, une délégation d’élèves assistera aux funérailles et portera une couronne » [8]
Appréciations élogieuses de l’inspecteur d’Académie :
« Directeur des plus intelligents et des plus zélés, exerce depuis longtemps dans un quartier difficile, dans le voisinage de deux écoles publiques, d’une école congréganiste (école privée religieuse) et assure le recrutement de ses élèves par son travail, la bonne direction de son école et les résultats généraux de l’enseignement.
A de l’autorité sur son personnel, jouit auprès des familles d’une grande considération et est très estimé de ses collègues » (28 février 1896)
« Monsieur Veyet est un maître fort intelligent, très actif et très zélé, qui a de l’autorité sur tous les élèves et sur ses adjoints qu’il dirige bien.
Il exerce dans le quartier depuis de longues années et a su y conquérir l’estime et la sympathie générale... Le recrutement des élèves se fait encore assez facilement malgré le voisinage presque immédiat de deux autres écoles (Rue Thibaudière et Rue Vendôme) » (14 février 1900).
« Les dernières classes sont au grand complet et l’école se remonte. L’école des Frères voisine, soutenue par de riches industriels du quartier, fait une rude concurrence à l’école publique. Monsieur Veyet s’en rend compte et il sait qu’il doit se consacrer tout entier à sa tâche, sans se laisser détourner par des occupations extérieures » (15 avril 1902)
Au poste de directeur, Jean Pierre Veyet obtient plusieurs récompenses du Ministère de l’Instruction publique : Mention Honorable le 10 juillet 1887 ; Médaille de Bronze le 10 juillet 1892 ; Médaille d’Argent le 14 juillet 1898.
Il mérite pour son action les distinctions honorifiques de l’Ordre des Palmes Académiques : Officier d’Académie le 14 juillet 1902 et Officier de l’Instruction publique le 14 juillet 1908.
Mariage de Jean Pierre et Anna Maria Angeline
Jean Pierre Veyet se marie en 1887 à la mairie de Lyon 3e. A l’époque le 7e n’existe pas encore ! Il ne sera crée qu’en 1912 en détachant une partie du 3e arrondissement : [9]
« Le trois février mil huit cent quatre vingt sept, à trois heure & quart du soir, par devant nous Jacques Emile Guy, adjoint au Maire de Lyon & Officier de l’Etat Civil délégué au troisième arrondissement,
Se sont présentés Mr Veyet Jean Pierre, Directeur d’Ecole municipale, demeurant avec ses père et mère à Lyon, Grande rue de la Guillotière 128, né à Bizonnes, arrondissement de La Tour du Pin (Isère) le vingt sept octobre mil huit cent cinquante trois, majeur, fils légitime de Mr Pierre Veyet, tisseur, & de Dame Magdeleine Contamin son épouse, sans profession ; lesquels sont ici présents & consentent au présent mariage,
Et Mlle Anna Maria Angéline Chapon, sans profession, demeurant en la compagnie de ses père et mère à Lyon, Quai de Pierre Scize 60, née à St Jean Bonnefonds, arrondissement de St Etienne (Loire) le quinze août mil huit cent cinquante neuf, majeure et fille légitime de Mr Augustin Chapon, Ingénieur, & de Dame Angèle Platel son épouse, institutrice ; lesquels sont ici présents & consentent au dit mariage.... »
« ...Ils nous ont formellement déclaré avoir passé un contrat reçu Me Chaîne, notaire à Lyon, le vingt huit du dit mois (janvier 1887)... »
« Ensuite nous avons demandé à Mr Veyet Jean Pierre & à Mlle Anna Maria Angéline Chapon s’ils voulaient se prendre pour époux. D’après leurs réponses séparées & affirmatives, nous, Officier de l’Etat Civil, avons prononcé au nom de la Loi qu’ils sont unis en mariage »
« Dont acte fait & lu publiquement en cette Mairie, en présence des Sieurs Marc Guyaz, conseiller municipal de la ville de Lyon, boulevard des Brotteaux 22, trente quatre ans ; Claudius Destifs, Directeur d’Ecole municipale, place de Serin 1, trente un ans ; François Pécharry, capitaine en retraite, rue Champ Fleuri 30, soixante un ans, oncle de l’épouse ; & Edouard Bonnoit, négociant rue Garibaldi 272, trente sept ans, cousin de l’épouse ; lesquels, les époux, leurs pères & la mère de l’épouse ont signé avec nous après lecture, non la mère de l’époux pour ne le savoir. » (Suivent les signatures).
En mairie de Saint Jean Bonnefonds, pour la déclaration de naissance de sa fille en 1859, Augustin Chapon, le père de la jeune mariée de 1887, est « Ingénieur des Mines ». Un des témoins est « ouvrier de mines » l’autre est « forgeur »
N’oublions pas que nous sommes aux portes de Saint Etienne connue pour ses mines et ses hauts fourneaux [10].
Le numéro 128 de la Grande Rue de la Guillotière où réside le futur époux n’est autre que l’adresse de l’école publique. Disposant d’un logement de fonction, il héberge ses parents âgés même après son mariage.
Son père, Pierre Veyet ; veuf depuis le décès de son épouse Madeleine CONTAMIN le 10 avril 1890 à Lyon ; continuera d’habiter à l’école jusqu’à sa mort le 25 janvier 1916.
Le couple s’installe au numéro 7 du chemin Saint Gervais. Devenu rue Saint Gervais, celle-ci est aujourd’hui dans le 8e arrondissement de Lyon [11].
Au numéro 7 de la rue, une petite maison, non loin de l’avenue des Frères Lumière, faisant l’angle avec la rue Saint Fulbert, a résisté jusque là aux investisseurs immobiliers. Serait elle celle où logeait la petite famille de Jean Pierre Veyet ?
- 7 rue Saint Gervais
Lors de l’une de ses inspections en décembre 1890, il précise qu’il a un enfant à charge. Son épouse est enceinte de trois mois.
Le 30 juin 1891 naît Marcel, Jean, Pierre, Auguste déclaré le jour même à la mairie du troisième arrondissement de Lyon [12].
Pierre Auguste Veyet, 62 ans, probablement le grand père du nouveau né, est présent.
De Lyon, le 7 février 1892, Jean Pierre Veyet écrit à l’inspecteur d’académie :
« Après le malheur qui m’a frappé, j’ai du interrompre mon service vendredi, samedi et lundi.
Depuis mardi j’ai repris ma classe bien que je sois indisposé ; mais avant-hier et hier, je me suis senti plus sérieusement malade et force m’a été de faire appeler un médecin.
Il m’a donné le repos absolu, une rechute pouvant avoir de graves conséquences.
Aussi, Monsieur l’Inspecteur, ai-je l’honneur de vous demander quelques jours de repos. Aussitôt qu’il me sera possible de reprendre mon travail je le ferai et m’empresserai de vous en informer.
Veuillez agréer, Monsieur l’Inspecteur, l’assurance de mon entier dévouement. »
Quel peut être ce drame personnel qui touche si profondément Jean Pierre Veyet ? Le décès d’un proche, probablement.
Monsieur Lager le remplace. Dès le 12 février, le directeur avertit l’inspecteur de sa reprise du travail : il y a des maîtres malades... et il faut bien que la classe soit faite !
Il ne signale encore qu’un enfant à charge lors de l’inspection de janvier en 1898 mais deux en novembre de la même année... Anna attend un heureux événement pour le printemps !
Marthe, Angèle, Madeleine naît le 9 avril 1899, déclarée le lendemain à la mairie du 3e [13]
Chevalier de la Légion d’Honneur
Les 24 et 25 janvier 1911, l’inspecteur primaire visite l’école de la Guillotière. Il y a six classes regroupant 313 élèves. Jean Pierre Veyet, en tant que directeur, est « déchargé de classe »
Dans ses « observations sur la tenue de l’école et de la classe » l’inspecteur note :
« Monsieur Veyet est à tous les points de vue un excellent directeur. Capable et dévoué, il s’occupe activement de son école, veille à la bonne tenue de la maison, au maintien de l’ordre et de la discipline, à l’application des programmes. Il a beaucoup d’autorité sur les maîtres et sur les élèves et il possède la confiance et la sympathie de la population au milieu de laquelle il vit depuis plus de trente ans.
C’est pour l’administration un collaborateur des plus précieux. Nul ne méritait mieux que lui la Croix de la Légion d’Honneur que M le Ministre vient de lui décerner » [14].
En effet, par décret du 6 décembre 1910, Jean Pierre Veyet est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.
Malgré des recherches aux archives nationales [15] et à la Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur, il semble bien que son dossier ait disparu. Mais son nom figure effectivement, en tant qu’instituteur à Lyon, dans les annuaires et les états généraux des membres.
Mort et enterré
« Le sept août mil neuf cent dix huit, à dix heures, est décédé au domicile conjugal, 7 chemin Saint Gervais, Veyet Jean Pierre, Directeur d’Ecole municipale, né à Bizonnes, arrondissement de la Tour du Pin (Isère) le vingt sept octobre mil huit cent cinquante trois, Chevalier de la Légion d’Honneur, fils des feus Pierre et Magdeleine Contamin, époux de Anna Maria Angélique Chapon, cinquante huit ans, sans profession.
Acte dressé le même jour à onze heures, sur la déclaration de Mattagotte Victor, cinquante deux ans, employé à Lyon 4 chemin des Verriers, et Dru Léon, vingt quatre ans, employé à Lyon 62 rue Chevreul, qui lecture faite ont signé avec nous Emile Peillod, Conseiller municipal, officier de l’Etat civil, délégué au septième arrondissement (suivent les signatures) »
- Avis de décès Le Progrès de Lyon des 8 et 9 août 1918
Ses funérailles ont donc lieu le vendredi 9 août, à trois heures de l’après midi. Fidèle à ses convictions, Jean Pierre Veyet a souhaité un enterrement civil (classe 5), sans aucune cérémonie à l’église ni prières sur son cercueil en simple bois de sapin. Il est inhumé au nouveau cimetière de la Guillotière [16].
Le 10 août 1918, "le Progrès" fait paraître un compte-rendu des obsèques de Mr Veyet auxquelles participèrent de nombreuses personnalités.
Voici une partie de cet article :
"Hier, ont eu lieu les obsèques civiles de M. Veyet, directeur d’école, chevalier de la Légion d’honneur. Le cortège était précédé par les filles et garçons des patronages laïques de la Guillotière et du septième arrondissement. Le deuil était conduit par la famille du défunt.
Dans le cortège : MM. Rault, préfet du Rhône ; Herriot, maire de Lyon ; Peillod, Monnet, adjoints ; Beauvisage, sénateur du Rhône ; Jean Peyret, député ; Dansard, conseiller d’arrondissement ; une délégation du Denier et du vieux Denier des écoles et des sociétés dont faisait partie le défunt... De nombreux directeurs, directrices d’écoles et instituteurs... L’assistance était considérable...".
Hommage
Dès le lendemain du décès de Jean Pierre Veyet, Edouard Herriot, Maire de Lyon, s’exprime devant le Conseil municipal :
« Messieurs, ...Nous avons eu le regret de conduire à sa dernière demeure M Jean Pierre Veyet, instituteur public, chevalier de la Légion d’honneur.
Au cours d’une longue carrière, toute de loyauté et de dévouement ; Jean Pierre Veyet a travaillé pour l’enseignement et l’éducation des masses populaires. Son activité a eu pour centre le groupe de la grande rue de la Guillotière.
Je vous propose de donner son nom à ce groupe. En lui conférant cet honneur, la Ville de Lyon prouvera qu’elle sait reconnaître les services désintéressés et consciencieux. M Veyet représente pour nous l’époque héroïque de l’école républicaine ; il importe que sa mémoire soit offerte aux maîtres et aux élèves d’aujourd’hui et de demain »
[17]
Monsieur Peillod, rapporteur de la Commission générale chargée d’examiner le projet d’attribution du nom de Jean Pierre Veyet au groupe scolaire, dépose son rapport lors de la séance du Conseil municipal du 4 novembre 1918. Ses conclusions sont mises aux voix et adoptées.
La tombe de Jean Pierre Veyet, aujourd’hui disparue, est proche de celle d’un autre notable de la Guillotière, décédé quelques années plus tôt : Jules Brunard. Par la grâce de la dénomination d’une rue du 7e arrondissement, entre la rue Garibaldi et le Boulevard des Hirondelles (depuis 1939 c’est le Boulevard des Tchécoslovaques), son nom a résisté aux années... Mais, comme pour Jean Pierre Veyet, sait on encore qui il était ?
- Tombe de Jules Brunard
Jules Brunard, né le 6 mai 1837 à Cublize (Rhône) a été conseiller municipal, adjoint au maire, député du Rhône, conseiller d’arrondissement. Il fut aussi le « fondateur et Président du Denier des Ecoles de la Guillotière » et à ce titre a fort bien connu Jean Pierre Veyet.
Il décède le 25 juillet 1910 à Charbonnières.
Anna Chapon, veuve de Jean Pierre Veyet, à la fin de sa vie, habite 3, place Vaucanson à Grenoble. Elle décède « en son domicile » le 11 novembre 1946.