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François Eugène Pheulpin, ça vous dit quelque chose ? (suite et fin ?)

Le jeudi 16 mai 2013, par Jacques Dupé, Michel Guironnet

« François Eugène Pheulpin, ça vous dit quelque chose ? »

L’une des fidèles lectrices de La Gazette nous a communiqué la fiche matricule de cet artilleur de marine. C’est l’occasion de publier cet additif à notre précédent article... Suite et fin ?

Souvenez-vous, l’article a paru le 28 juin 2012 sous le titre « François Eugène Pheulpin, ça vous dit quelque chose ? » Oui maintenant, ça nous dit quelque chose. Grâce, tout particulièrement, à l’une des nombreuses et fidèles lectrices de La Gazette, Sophie Fulhaber, qui nous a communiqué la fiche matricule de cet artilleur de marine [1].

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Extrait de la fiche matricule de François Eugène Pheulpin

Signalement
cheveux et sourcils châtains
yeux châtains, front ordinaire
nez moyen, bouche moyenne
menton rond, visage ovale
taille : 1 m 76

Son "degré d’instruction générale" est noté 3. C’est-à-dire, qu’en plus de savoir lire et écrire, il possède une instruction primaire.

Entre le tissage des toiles de chanvre, de lin ou de coton, François, choisit de « filer » ailleurs, dans d’autres contrées. À 20 ans, il s’engage pour une durée de quatre ans le 24 septembre 1898 sous le matricule B 3150 comme second canonnier servant, au 2e Régiment d’Artillerie de Marine [2].

Il accroche ses galons de premier canonnier servant le 21 août 1901 (probable date de la photo). Le 7 août 1902, il rempile pour trois ans, puis encore deux, et ainsi de suite.

Ses différentes affectations

  • Différents Régiments d’artillerie Coloniale : 2e RAMa, 6e RAC, 3e RAC, 7e RAC, 2e RAC, 6e RAC et 3e RAC.
  • Le 15 mars 1914, il est libéré du service actif, mais restera en réserve dans « la territoriale ». Il sera démobilisé le 1er février 1919.
  • Armée Territoriale : affecté pendant la guerre aux différents Régiments d’Artillerie Lourde (RAL) : 188e RAL, puis le 89e RAL, puis 1er Régiment d’Artilleurs à pieds, 87e RAL, 81e RAL et retour au188e RAL.

Ses campagnes

  • Le Sénégal du 13 janvier 1899 au 31 octobre 1899 (6e RAC).
  • Côtes Occidentales Françaises [3] (en guerre) du 1er janvier 1900 au 15 août 1900.
  • La Réunion du 10 avril 1901 au 15 juillet 1902.
  • Le Sénégal du 1er avril 1904 au 26 mars 1906.
  • Madagascar (en guerre) du 10 aout 1907 au 21 août 1909.
  • Le Sénégal du 10 janvier 1912 au 30 janvier 1914.
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Campagnes, blessure et décoration

Ses blessures (en service commandé)

« Le 4 juin 1913, pendant un tir à la tourelle, remplissant fonction de pourvoyeur en projectile ; (François Eugène) dégageait aidé d’un autre servant, un projectile du basculeur lorsque, par suite d’un mouvement brusque, il reçut une blessure à la main gauche qui nécessita son admission d’urgence à l’ambulance (N° 40) ».

Décorations

A reçu la médaille coloniale avec agrafe « Afrique-Occidentale Française » [4].

Sa vie civile (de retraité)

François Eugène Pheulpin a 42 ans et il est célibataire. Il se retire le 22 octobre 1919 à Audincourt (4, rue Romaine) dans le Doubs (25), puis le 9 mars 1920 à Lepuix-Gy en Territoire de Belfort (90).

En 1921, il figure dans les recensements, mais c’est sa mère qui est notée comme chef de famille. Le père, Louis-Philippe Pheulpin, est sans doute décédé.

En 1926, il est déclaré « chef de famille » et doit s’occuper de sa mère veuve.
Le 25 août 1931, il décède à Giromagny, rue Saint Pierre.

En 1931, sa mère, Fanie Angélique Rossée, à 74 ans, était toujours tisseuse. Elle décèdera, après l’été 1934, à la maison de retraite de Rougemont le Château (canton de Fontaine).

Conclusion ?

Il se disait dans la famille qu’il était mort à la Grande Guerre, dans le Jutland. Pourquoi ce mensonge ? Était-ce pour cacher une brouille familiale ? Laquelle ? Peut-être avec son père Louis-Philippe ?

Le père avait connu la guerre de 1870 et avait été fait prisonnier au siège de Belfort par les Allemands. Ils ont été emmenés en Allemagne à pied. Il en avait été très marqué.

Est-ce qu’il ne voulait pas que son unique fils fasse carrière dans l’armée ? Peut-être ne s’entendaient-ils pas tous les deux. L’acte de décès de Louis-Philippe pourrait-il nous en apprendre davantage ?

Ce que l’on devine, c’est qu’il s’entendait bien avec sa mère Fanie Angélique, puisqu’il la rejoint dans sa vie civile jusqu’à sa mort.


[1Les artilleurs de marine sont appelés « bigors » en jargon militaire, et « marsouins » pour l’infanterie de marine.

[2A compter du 1er janvier 1901, tous les régiments de marine, comme le 2e RAMa, deviennent Régiment Colonial (2e RAC). En 1962, ces régiments reprennent leur nom de Régiment de Marine (Infanterie, Artillerie, Parachutiste)

[3Qui deviendront Afrique-Occidentale Française (AOF)

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2 Messages

  • Bonjour,

    Je voulais simplement remercier Jacques Dupé et Michel Guironnet pour avoir écrit et publié ce très bel article concernant la vie militaire de mon grand-oncle François Eugène. Dommage qu’il n’y ait eu aucun commentaire, hormis celui de Jacques Dupé ! J’avais espéré, avec un peu de chance trouvé peut-être une personne bénévole qui aurait pu faire, sur place, une recherche sur la date de décès de Louis Philippe, son père.
    Quant à Louis Philippe, j’avais, entre-temps retrouvé sa fiche matricule : il appartenait au 50e RI de Belfort et il a bien été fait prisonnier à la guerre de 1870 au combat de Longeau (Haute Marne) ; sa captivité en Allemagne a duré du 16 Xbre 1870 au 15 avril 1871. Il a ensuite fait une campagne en Afrique du 19 juin 1873 au 10 8bre 1874 (Algérie ?). Il a donc connu l’Afrique avant son fils et ne souhaitait certainement pas qu’il s’engage dans l’Armée.

    Répondre à ce message

  • La suite en remontant dans le passé ? 17 mai 2013 15:40, par Jacques Dupé

    Évidemment, comme toujours en généalogie, nous voudrions connaitre la date de décès du père de François Eugène Pheulpin, c’est dire Louis-Philippe Pheulpin. On peut supposer qu’il soit mort avant mars 1920, puisqu’à la suite du décès du père, son fils, François Eugène, rejoint sa mère. Mais où est-il mort Louis-Philippe Pheulpin ? Pour compliquer le tout, comme souvent, il y a une multitude d’orthographes : feulpin, Felpin, Pheulpin, Philepin, etc.
    On sait en tout cas qu’il a participé à la guerre de 1870 et qu’il y fut fait prisonnier en Allemagne.

    Répondre à ce message

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